[HRP] Voici le tout début de mon BG, il y aura rapidement les suites. Bonne lecture! [HRP]
Je ne peux pas dire que j’ai eu une enfance malheureuse.
Mais je ne peux pas dire non plus qu’elle fût heureuse. En apparence, j’avais
la vie parfaite. Je suis né à Pandémonium, dans une famille aristocrate très
haut placée et immensément riche. Ma mère me nomma Haribo. Ce fut d’ailleurs la
dernière chose qu’elle fit après m’avoir mis au monde car l’instant d’après,
elle sombra dans le coma. Tous les plus grands médecins, spécialistes, et même
des Daevas Clercs virent à la demande de mon père pour tenter de soigner ma
mère. Mais tous échouèrent. Le mal dont elle souffrait était inconnu et rien,
ni médicament, ni formule magique, ni prière ne fonctionna. Mon paternel,
effondré, se retira des affaires et se coupa du monde. Il passa alors la
plupart de son temps dans son bureau où personne n’avait le droit d’entrer et où
personne ne savait ce qu’il y faisait. On installa ma mère dans sa chambre
préférée et chaque jour le médecin et le prêtre lui rendaient visite, l’un pour
s’occuper d’elle, l’autre pour prier son salut auprès d’Aion notre père.
Et moi dans tout ça ? Et bien, la famille étant
immensément riche le manoir et son domaine dans lequel nous habitions était
bien entendu remplis de majordomes, de femmes de chambre et de cuisiniers. Ce sont
toutes ces personnes qui m’élevèrent. Eux et bien sur mon éducateur personnel,
comme tout enfant de noble.
J’ai toujours été de nature curieuse. Aussi, à peine atteins
l’âge où l’on sait marcher, je passais mon temps à crapahuter partout où je le
pouvais dans le manoir et ces alentours, si bien qu’à cinq ans à peine plus aucun
recoin n’avait de secret pour moi.je passait mon temps à m’amuser, seul, m’inventant
des histoires d’explorateur, de sauveur ou de Héro de guerre. Les seuls moments
où je n’étais pas libre était pendant les leçons d’Halvénok, mon éducateur.je n’ai
jamais spécialement aimé étudier, aussi je m’arrangeai pour finir le plus
rapidement possible mes exercices afin de repartir jouer au plus tôt. Ce comportement
exaspérais au plus haut point le vieil homme, qui me répétait sans cesse que je
gâchais mes capacités en passant mon temps à jouer plutôt qu’étudier. En effet,
il avait rapidement découvert que mon intelligence était très largement supérieure
à la moyenne. A six ans j’étais capable de résoudre des problèmes de physiques et
mathématiques qui auraient demandé une dizaine d’années d’études supplémentaires
à une personne au Q.I normal.
Jusqu’à mes onze ans ma vie ne changea pas beaucoup. Je passais
mes journée ou jouer et à étudier avec Halvénok. La solitude me pesait de plus
en plus cependant. Je ne sortais jamais du domaine, il n’y avait donc personne de
mon âge avec qui je puisse jouer et devenir ami. Le jour de mon onzième
anniversaire, après un excellent repas et un monstrueux gâteau à onze bougies,
préparé avec amour par mes cuisinières préférées, Halvénok voulut me parler. Nous
nous assîmes dans la salle d’étude, dans de confortables fauteuils en cuir
finement travaillé.
- Haribo, tu as onze ans maintenant.
- Heu… Oui je sais.
Il me regarda longuement, avant de poursuivre.
- Ce que j’essais de te dire, c’est qu’il serait
temps pour toi de vivre.
Je le regarda, interloqué.
- De vivre ? Je ne comprends pas bien ce que
vous voulez dire par là, monsieur.
- Et bien, tu ne comptes tout de même pas rester
enfermé ici toute ta vie ? Je pense qu’il est serait grand temps, qu’il te
serait bénéfique que tu ailles étudier dans une académie, avec de vrais professeurs…
Et d’autres étudiants. Découvrir le monde d’en dehors de ces murs et te faire
des amis. Voilà ce qu’il te faut.
Je resta silencieux un bon moment. Sortir d’ici ? Voir
l’extérieur ? Me faire des amis ? Au fur et à mesure que ces idées s’imprégnaient
en moi, un large sourire s’étira sur mon visage.
- Mais ce serait fantastique ! M’exclamai-je.
Depuis le temps que j’attendais le moment de pouvoir sortir d’ici !
Halvénok rit à gorge déployée devant mon enthousiasme. Mais une
pensée subite me frappa, et mon sourire s’effaça, remplacé par un air soucieux.
- Mais… Et mon père, vous croyez qu’il acceptera ?
Mon vieil éducateur me regarda, droit dans les yeux.
- Je ne vois pas pourquoi il s’y opposerait. Je
suis désolé de te demander cela, mais c’est-il jamais soucié de toi ?
Il disait vrai. En onze ans d’existence, c’est à peine si j’avais
vu mon père une dizaine de fois, et jamais celui-ci ne m’avait adressé la
parole. Cette absence paternelle m’avait rapidement amené à la conclusion
suivante : mon père me reniait, il me reniait car il me tenait responsable
de l’état de ma mère. Avec un pincement au cœur, je répondis.
- Non. Non, jamais.